Qui sommes-nous ?

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Guy Chambrier est le fondateur et l’animateur de la compagnie

Lou Chaleil ?
Autrefois, dans les Cévennes Ardéchoises, un chaleil était une petite lampe. Dans ces temps pas si lointains où la fée Electricité ne s’était pas encore penchée sur nos montagnes avec sa baguette magique, un chaleil, c’était très utile !

Un chaleil, ça éclairait peu, mais suffisamment pour aller traire les chèvres à la nuit tombée, ou aller veiller chez les voisins par le petit cheminou tout noir…En ce sens, les histoires que nous racontons peuvent donner l’illusion de ne pas bien éclairer, et pourtant…à bien y réfléchir, elles sont tout à la fois témoin, gardiennes du temps et de la permanence des hommes…

… Enfant, mon grand-père, puis mon père, me disaient parfois : «  imaginaïre ! imaginaïre qué sias ! »…lorsque je faisais quelque chose d’ « innovant », ou que j’émettais une idée «  innovante ».

Ce n’était pas très positif dans leur bouche, dans leur esprit, d’être un «imaginaïre», il y avait mieux à faire, des choses bien plus cartésiennes, et au premier rang le travail (le vrai)…mais voilà, moi, je me sentais les ailes d’un «imaginateur» !

C’est pourtant cet imaginaire là qui m’a permis de traverser une carrière d’éducateur, puis de formateur en travail social. Jeune éducateur en orphelinat, j’improvisais des veillées pour le groupe de fillettes dont j’avais la charge, et je transformais le sinistre dortoir avec un drap, une lampe de poche et quelques objets… Le Petit Poucet, Le Petit Chaperon Rouge (je ne l’ai su qu’après) étaient nos amis pour grandir ensemble…

Devenu formateur en travail social, la littérature orale (en particulier le conte et la mythologie) a constitué comme une marque de fabrique au cœur de mon enseignement.

illustration de bougies représentant la veillée

Le  moment de la retraite venu, j’ai pu faire vibrer cette corde artistique, en parcourant les festivals, les soirées contes, en créant mes premiers spectacles, et en me professionnalisant.

En parallèle, est monté le désir d’enfin découvrir un continent tant rêvé, ses habitants et sa culture : l’Amérique du Sud.

Et puis, le retour aux sources, celles jaillissantes du Gerbier, et les ruisseaux à truites de l’enfance dans mon païs d’Ardèche. Traditions, culture, et encore sa langue mourante.  Le besoin impérieux d’y revenir, de sentir les odeurs du foin et de la résine, des feux de bois et des silences…

L’imaginaire et la poétique sont un tout, une même dimension à cultiver. Dans ce site, un quatrième espace est réservé aux textes, à la littérature et à la poésie . A côté de cette poésie, le visiteur du site pourra découvrir des images, des réflexions à propos de la nature. Nature et poésie, deux champs de pensée à cultiver, deux nécessités !

La Compagnie Lou Chaleil s’est donné comme objectifs la promotion de l’imaginaire, de tous les imaginaïres, de la littérature orale et du spectacle vivant. Pour cela, créer des spectacles, animer des ateliers, participer à de la recherche…

Visiteurs de ce site, nous  vous «  espérons » ! Que vous soyez amis, professionnels de la culture, bénévoles représentants d’associations, ou… simples curieux : prenez en main votre chaleil et suivez-nous !

Bonne visite !

Découvrir les spectacles

Super Mario ( L’interview du M.O.I. * )

*Marionnettiste Occasionnel Intermittent
Comment as-tu découvert la marionnette ?


En centre de formation d’éducateurs, j’avais un collègue de travail qui utilisait cette médiation éducative. j’ai été interessé. Lorsque plus tard j’ai vu des spectacles à Charleville, j’ai été subjugué par tant de possibilités, tant de «  pouvoir émotionnel ».

Tu as une formation de marionnettiste ?

J’ai eu la chance de travailler un peu avec Blaise Recoing ! Ce fut court mais intense…Puis j’ai intégré l’atelier de Christelle Melen au théâtre du Périscope à Nîmes. (quelle générosité !) J’ai découvert les bases de la confection et de la manipulation : le phrasé, le papiétage…
J’ai également travaillé avec la compagnie des Skoviés en Ardèche, Clément m’a appris sur le plan technique la marionnette d’ombre.

Tu as employé la marionnette dans certains spectacles : qu’est- ce qui motive ce choix ?

J’ai commencé avec quelques figurines d’ombre dans mes «  Contes Poilus ». On y voyait des silhouettes furtives de rat et de soldat dans la tranchée, un paysage désolé. On s’attardait sur un homme qui saignait abondamment… Des images fortes pour raconter autrement, avec le piano mais sans les mots. Pour «  Dérives » je voulais un ours blanc grandeur nature : c’est en fonction de ce que je souhaite raconter, en fait.

Dans tes valises en carton, quelles marionnettes attendent ?

Ici, un ours et un vieil Africain, là, une tête de brebis et un éveque biface ( homme/âne),
ailleurs, un trio de loups pour une seule main, deux jeux de marionnettes d’ombre, des
masques, peluches….et un couple de lutins qui s’impatiente ! Peut-être que tout ça parle ensemble, dans l’obscurité de leur boite, à la nuit venue ?

Justement, quels sont tes projets marionnettiques ?

Deux histoires m’occupent depuis quelques temps déjà : l’une entièrement conçue pour un théâtre d’ombre, l’autre pour le jeune public.
La première fera la part belle à la bande son, avec passages d’un monde à l’autre, des
trappes qui s’ouvrent, des couleurs et du noir, pour parler d’exil et de pardon.
La seconde nous plongera dans le monde des lutins et des ogres, dans le monde d’un petit vieux qui n’a plus de maison… Je voudrais utiliser le papier, le carton, l’osier tressé, et la mousse.

Selon toi, quel rapport entre le marionnettiste et la marionnette ?

Être artiste, j’en suis convaincu, c’est travailler sur la part inconnue de soi. Par ailleurs, on dit souvent qu’on ne manipule bien que la marionnette qu’on a construit soi-même… Alors, quand la marionnette – qui est un objet fabriqué – s’anime au point de devenir un partenaire, on est dans un rapport de jouissance, de partage, d’interconnaisance… Le principe, c’est de créer de l’émotion, c’est ça la règle, ma règle. L’objet devient partenaire par l’attention qu’on lui donne, par la manière dont on le rend présent à soi et aux autres…

L’avenir ?

L’avenir ? L’avenir, comme disait l’autre, c’est une lanterne que l’on porte derrière son dos…
Voir des spectacles, fabriquer, rêver, c’est ça le chemin…
Mais il ne suffira pas d’acheter un camion et de sillonner les routes : le talent ne se décrète pas, n’est pas Ilka Shönbein qui veut, hein !

Un peu de presse